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Origine d'Hex@gones


clawet

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Salut à tous,

Je suis étudiant en Master 1 STAPS à Toulouse et je mène actuellement une éude sur le supporterisme à distance et plus particulièrement sur les Hex@gones.

Je recherche des membres du groupe de longue date afin d'avoir un maximum d'informations de diverses sources sur l'origine et le fonctionnement des Hex@gones.

Merci à tous de votre participation (et merci aux membres du bureau que j'ai déjà contacté).

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C'est un mémoire que je fais, donc il me faut plus d'information que ça, des points de vue, des anecdotes, des trucs que je puisse analyser.

Merci quand même, mais j'avais évidemment déjà noté tout ce qui est disponible sur le site.

Maintenant j'essaie de travailler dans le détail pour comprendre la nécessité et le fonctionnement du groupe.

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C'est un mémoire que je fais, donc il me faut plus d'information que ça, des points de vue, des anecdotes, des trucs que je puisse analyser.

Merci quand même, mais j'avais évidemment déjà noté tout ce qui est disponible sur le site.

Maintenant j'essaie de travailler dans le détail pour comprendre la nécessité et le fonctionnement du groupe.

Ah. Dans ce cas il te reste plus qu'a prendre un billet pour Liverpool via Genève, puis un train jusqu'à Manchester dans quelques semaines.

Tu devrais déjà être servi niveau anecdotes. ;)

Il y a les CR des déplacements déjà effectues aussi (Istamboul par exemple est un modèle du genre :kisifflote: )

Pis pour le fonctionnement et les détails, on a tout ce qu'il faut en présidents de l'asso pour te répondre, bien que je ne m'exprime pas en leur nom.

Sinon tu prends ta carte et tu joues a l'insider...c'est assez courant comme pratique, et même pas cher! :closedeyes:

ian

"If you hold back anything, I'll kill ya. If you bend the truth or I think your bending the truth, I'll kill ya. If you forget anything I'll kill ya. In fact, you're gonna have to work very hard to stay alive, Nick. Now do you understand everything I've said? Because if you don't, I'll kill ya."

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Un mémoire sur les Hexagones? Et tu as un prof qui a accepté un tel sujet?

Ou est ce à l'intérieur d'un sujet plus vaste?

Mon mémoire est sur le supporterisme à distance. Et oui, il y a des gens qui s'intéresse à ça et qui écrivent sur le sujet. Si ça t'intéresse, je te conseille les travaux de Ludovic Lestrelin et ceux de Nicolas Hourcade (rédacteur à So Foot) sur le supporterisme à distance.

Pour info, mon maître de stage est Jean Charles Basson, spécialiste du supporterisme et notamment de l'encadrement des supporters en Europe, ainsi que du hooliganisme.

Je ne vais évidemment pas faire tout mon mémoire sur les Hex@gones mais illustrer mes travaux sur les rapports supporters/clubs avec notamment une mise en parallèle avec le modèle des socios en Espagne. Et travailler aussi sur les particularités telles que l'actionnariat ou le fait de supporter un club d'une ville rivale (supporter lyonnais d'origine stéphanoise par exemple).

Tout ce que je veux, c'est des infos sur les Hex@gones, sur les membres, l'encadrement et le fonctionnement afin d'établir des liens avec ce qui a déjà été écrit et faire un parallèle avec d'autres modes de supporterisme.

Edited by clawet
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Comme l'a dit Ian plus haut, le meilleur moyen pour connaitre les supporters, c'est encore d'en faire partie. ou alors tu tomberas vite sur les gros clichés classiques.

Aux Hexas, y a de tout, des gens tendance ultra, d'autre pas du tout, je ne suis pas le mieux placé pour répondre mais je peux te répondre au besoin...

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Mon mémoire est sur le supporterisme à distance. Et oui, il y a des gens qui s'intéresse à ça et qui écrivent sur le sujet. Si ça t'intéresse, je te conseille les travaux de Ludovic Lestrelin et ceux de Nicolas Hourcade (rédacteur à So Foot) sur le supporterisme à distance.

Je viens de lire un des articles de L.Lestrelin sur les supps rouennais de l'OM. C'est assez intéressant, et ça pose des questions qui contrastent avec mon expérience des hex@gones.

Si yen a d'autres que ça intéresse, voici le lien: http://storage.canalblog.com/10/96/234493/17089209.pdf

Ca m'intéresserait d'avoir vos réactions, sinon, j'en parlerai en MP avec clawet.

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Je viens de lire un des articles de L.Lestrelin sur les supps rouennais de l'OM. C'est assez intéressant, et ça pose des questions qui contrastent avec mon expérience des hex@gones.

Si yen a d'autres que ça intéresse, voici le lien: http://storage.canalblog.com/10/96/234493/17089209.pdf

Ca m'intéresserait d'avoir vos réactions, sinon, j'en parlerai en MP avec clawet.

Article très intéressant mais je voudrais juste apporter une précision à clawet. Est ce que ton étude porte sur le supporterisme à distance au sens large? (Pratique militante consistant à soutenir une équipe éloignée de son lieu de résidence) ou au sens strict tel que l'emploie Lestrelin à savoir "une mobilisation en

faveur de clubs de football sans principe d’attachement local avec l’équipe supportée." et qui essaient de s'intégrer par rapport aux supporters "locaux" du club, recherchant ainsi une certaine forme de légitimité et s'inscrivant dans une démarche de conversion identitaire à un certain niveau.

Je pense aussi notamment à ce passage "les supporters à distance sont décalés par rapport aux supporters marseillais avec lesquels ils ne partagent ni l’ancrage territorial ni

l’identité locale du club. Aussi le supporter à distance n’est-il qu’un «Parisien », « un gars du Nord» aux yeux des Marseillais" et "La singularité des supporters à distance est d’autant

plus renforcée qu’ils incarnent à merveille la figure du renégat. Dans un univers supportériste où l’authenticité et la fidélité sont érigées en valeurs cardinales, ils représentent les « versatiles », ceux qui ont trahi les couleurs de leur territoire d’appartenance et, à ce titre, suscitent parfois le dédain."

Chez les hex@gones tu as des lyonnais d'origine expatriés et notamment chez les "Parisiens" et à l'origine chez les fondateurs et de l'autre côté des supporters au sens de Lestrelin n'ayant pas à la base d'origine ou d'attachement local avec Lyon et l'OL. Quand à la répartition entre les deux populations personnellement je n'en ai aucune idée étant encore un nouveau, les anciens sauront mieux te répondre.

Sinon j'ai bien aimé ce passage ça me rappelle le boulot et certains collègues :kisifflote:

"Il doit être un bon supporter de l’OM et, en ce sens, connaître l’univers du supportérisme marseillais, par la même occasion Marseille et les Marseillais, tout en ne

se reniant pas et sans tomber dans le faux semblant. S’amuser à « faire le Marseillais » est, en effet, un comportement très cadré : « Certains prennent vraiment l’accent marseillais, déclarent qu’ils ont vécu là-bas, qu’ils ont de la famille à Marseille, et si tu les appelles à leur bureau, à la Défense, ce ne sont plus les mêmes, ils ont l’accent pointu, déclare le responsable d’un groupe de supporters à distance de Paris. À ceux-là, j’ai envie de leur dire qu’ils ne sont pas Marseillais et qu’ils ne le seront jamais. Cela sert à quoi tout

ça ? Ils sont dans l’illusion."

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Pas réussi a tout lire le pdf, endommagé vu de chez moi malheureusement.

Neanmoins voici une phrase que je trouve fort juste:

les supporters à distance s’exposent, en effet, à de multiples formes de dévalorisation de leur pratique, aussi bien auprès des partisans qui partagent l’ancrage local du club soutenu que des personnes proches côtoyées quotidiennement

comme c'est dit poliment! :spamafote:

;)

"If you hold back anything, I'll kill ya. If you bend the truth or I think your bending the truth, I'll kill ya. If you forget anything I'll kill ya. In fact, you're gonna have to work very hard to stay alive, Nick. Now do you understand everything I've said? Because if you don't, I'll kill ya."

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Pas réussi a tout lire le pdf, endommagé vu de chez moi malheureusement.

Neanmoins voici une phrase que je trouve fort juste:

comme c'est dit poliment! :spamafote:

;)

Je plussoie pour le bug (pages blanches à certains endroits dans le pdf) et la citation.

Article trouvé en complément: (début page 2)

http://www.u-bourgogne.fr/ACAPS/congres/To...Symposium-3.pdf

Edited by tarantino80
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Je suis content de voir que d’autres que moi ont trouvé cet article intéressant (même si c’est vrai que le pdf est endommagé.)

En le lisant, j’ai noté quelques passages qui m’ont fait réagir car il me semble, sur la base de ma petite participation de la vie du groupe, que les choses sont différentes pour les hex@s, l’OL et la ville de Lyon. Voici donc mes réactions :

[Pour définir le supportérisme à distance] Soutenir une équipe distante de son lieu de résidence -> Le supportérisme à distance désigne donc un processus d’identification et de mobilisation en faveur de clubs de football sans principe d’attachement local avec l’équipe supportée.

Tarantino a bien parlé du besoin de distinguer les deux types de supporters à distance (en gros, avec et sans origine dans le territoire du club.) J’aimerais bien savoir comment se décomposent les membres des hex@s à ce niveau-là. C’est d’ailleurs important, car pour ceux qui sont lyonnais (de naissance, d’origine, etc.), on ne peut pas dire que le supportérisme se fait « sans principe d’attachement local avec l’équipe supportée. »

D’autre part, il y a chez les hex@s pas mal de gens qui ont vécu quelques années à Lyon mais qui n’en feraient pas forcément « leur » ville. Ils ne sont donc ni dans le cas de celui qui a grandi à Loyn et qui a bougé par la suite, ni dans le cas de rouennais n’ayant jamais vécu à Marseille, mais qui supportent l’OM.

Beaucoup des remarques à suivre découlent de ce besoin de distinguer deux voir trois catégories de supporters à distance : le lyonnais qui ne vit plus à Lyon, celui qui a découvert l’OL lors d’un passage plus ou moins bref à Lyon et celui qui n’a jamais vécu à Lyon.

Le supportérisme à distance peut s’analyser comme la recherche d’une identité différentielle réagissant à des décalages expérimentés.

Je ne pense pas que cette affirmation ne s’applique vraiment au cas des hex@s à Paris. Je pense évidemment à ceux qui sont devenus supps de l’OL lorsqu’ils vivaient à Lyon mais aussi pour les autres. En effet, si on parle de se différencier, on suppose une norme ; or à Paris, il n’y en a pas vraiment. Certes, être soit pour le PSG, soit pour l’OM est plus courant, mais on est déja dans la multiplicité.

Le supportérisme à distance suppose un « travail identitaire » dont l’enjeu est de se faire reconnaître en tant que supporter légitime (auprès de l’entourage familier et des supporters locaux) et de construire un positionnement singulier.

Je sais que le premier enjeu existe au niveau du groupe, Ian et Tarantino le disent, mais perso, j’en ai jamais eu grand-chose à foutre. Mais la situation n’est pas la même que pour ces rouennais supps de l’OM, puisque, encore une fois, il y a beaucoup de lyonnais aux hex@s. Quant au positionnement particulier, j’aurais plutôt pressenti ce qui est évoqué plus loin, à savoir le « supplément de mérite » à être à Gerland quand ça représente 100, 1000km aller/retour, voir plus.

Les migrations liées au marché de l’emploi peuvent constituer un facteur explicatif. Dans les capitales par exemple, il n’est pas rare de voir de nombreux provinciaux déracinés continuer à soutenir le club de leurs origines plutôt que celui de leur ville de résidence.

La formulation me paraît maladroite, car ça donne à penser que c’est en réponse au déracinement qu’on continue à soutenir le club des origines. Alors que, pour un supp, la question de continuer à soutenir la même équipe ne se pose même pas ; ça n’a notamment rien à voir avec le degré d’intégration dans le nouveau territoire de résidence.

[un autre thème développé est celui des supps non-marseillais qui se retrouvent dans ce que représente Marseille, à la fois comme équipe mais aussi comme ville.] Les identifications partisanes reposent donc sur une subtile combinaison entre histoires de vies et histoire de ville.

Le thème du rapport à la ville du club supporté me paraît très riche, bien qu’il se présentera différemment pour Lyon et Marseille : je n’imagine pas vraiment que les « non-lyonnais supps de l’OL » cherchent à se reconnaître dans la ville de Lyon, mais je peux me tromper.

J’ajouterais que l’identification partisane conditionne l’histoire de ville : je sais que, quand je vivais sur Paris, je me présentais facilement en tant que lyonnais (y compris auprès de non-lyonnais) en partie du fait de l’OL. Même si ce sont deux choses différentes, la fierté de l’équipe renforce la fierté de la ville d’origine.

Etre supporter à distance, c’est avoir parfois l’impression que « le monde est contre soi ».

Je pense que cette affirmation ne s’applique pas à l’OL/aux hex@s, en tout cas pour ceux qui sont lyonnais. Pour les autres, comme c’est effectivement évoqué plus loin dans l’article, je veux bien croire qu’ils puissent être accusés/soupçonnés d’opportunisme (mais plus par les proches de ceux-ci, pas par d’autres hex@s, à ma connaissance.)

On parle de conversion identitaire

Pris dans le sens de « vouloir être/devenir lyonnais », à ma connaissance, ça n’a jamais été le cas. Je ne pense pas que quiconque « joue au lyonnais » et, si ce devait être le cas, ce serait pris à la rigolade, voir les « authentiques lyonnais » trouveraient ça flatteur pour eux et leur ville. Les gens adhèrent au club, pas forcément à la ville. D’ailleurs, contrairement à ce qui est dit des Marseillais dans l’article, je ne crois vraiment pas que les hex@s exigent ni même encouragent une connaissance et/ou une sympathie pour la ville de Lyon (ça fait pas de mal, mais c’est pas essentiel).

Plus généralement, concernant cette discussion :

On se retrouve ici à faire le distingo entre ceux qui ont vécu à Lyon et les autres, mais cette distinction n’est pas forcément hyper pertinente dans la pratique : j’ai parfois mis plusieurs années et des dizaines de rencontres pour apprendre que telle ou telle personne avait vécu (ou non) à Lyon et j’ai jamais senti que ça changeait quoique ce soit à l’authenticité de la personne en tant que supp de l’OL ou en tant qu’hex@.

Pour comprendre la différence entre les hex@s et ces supps de l’OM, il suffit de prendre le slogan hex@s « Lyonnais d’ici ou d’ailleurs, fiers de nos couleurs » : le statut de lyonnais est « accordé » automatiquement à tous les membres, indiquant qu’on suppose que beaucoup sont « vraiment » lyonnais, mais que de toutes manières, qui se sent supporter de l’OL peut se dire lyonnais et fiers de ses couleurs, celles du club.

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Belle conclusion Martin, et tout a fait d'accord pour dire que dans les articles mentionnes le "choix" de l'OM, tout en etant pratique car c'est une des communautes les plus representees, n'est pas anodin. Il semblerait que les Marseillais (=OM) s'erigent en contre-pouvoir par rapport a Paris (=PSG), de par la fameuse rivalite montee par je sais plus qui et sur laquelle plusieurs bouquins ont été écrits.

Je suis loin d'être spécialiste du cas Stephanois, mais moi les "ultras" stephs que j'ai rencontré avaient plutôt la cinquantaine et voulaient bien partager leur verre de rosé avec nous, bien sur cela dépend du cadre de la rencontre. Les djeuns en revanche étaient un peu plus sur les dents.

Enfin pour réagir a ton propos:

La formulation me paraît maladroite, car ça donne à penser que c’est en réponse au déracinement qu’on continue à soutenir le club des origines. Alors que, pour un supp, la question de continuer à soutenir la même équipe ne se pose même pas ; ça n’a notamment rien à voir avec le degré d’intégration dans le nouveau territoire de résidence.

(...)

J’ajouterais que l’identification partisane conditionne l’histoire de ville : je sais que, quand je vivais sur Paris, je me présentais facilement en tant que lyonnais (y compris auprès de non-lyonnais) en partie du fait de l’OL. Même si ce sont deux choses différentes, la fierté de l’équipe renforce la fierté de la ville d’origine.

On peut discuter tout ce qu'on veut de la légitimité d'un supporter...ou pas. Il y a des intégristes partout (tiens, c'est marrant je n'en connais pas aux Hexas).

Mais clairement quand je suis monte a la capitale, même si je supportais déjà l'OL, mon sentiment de Lyonnais de Lyon s'est trouvé décuplé, et ce bien que je n'aie jamais habité a Lyon, et on avait encore aucun titre! Donc pour ce qui est de l'intégration, je ne pense pas que cela n'ait rien a voir, je pense que si on veut se faire reconnaitre on peut choisir de mettre en avant cette spécificité d'être supporter d'une autre ville.

Au plaisir, passe le bonjour a GWB de ma part.

"If you hold back anything, I'll kill ya. If you bend the truth or I think your bending the truth, I'll kill ya. If you forget anything I'll kill ya. In fact, you're gonna have to work very hard to stay alive, Nick. Now do you understand everything I've said? Because if you don't, I'll kill ya."

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J'ai lu l'article consacré aux Marseillais de Rouen et je trouve d'emblée une grosse critique à faire.

Dans le monde du supportérisme à distance, le cas du Marseillais n'est pas du tout exemplaire : c'est au contraire un cas tout à fait particulier, même si cela représente sans doute un grand nombre de "supp à distance" de ce pays, notoriété du seul club français titulaire d'une LDC oblige.

En effet, on y lit à tout crin que l'identification à l'OM se rattache à une identification à la Marseille "imaginaire", à défaut de la Marseille réelle; rebelle anti-capitale des uns, étendard pluriethnique des pauvres, et j'en passe.

Fort peu de villes ont une "identité imaginaire", une image aussi tranchée et connue de ceux qui n'y ont jamais mis les pieds, ne sont pas originaires de la région, etc. Voire aucune, d'autant que le football contribue largement à entretenir cette image.

En ce qui concerne Lyon, on chercherait vainement un phénomène similaire car l'identité lyonnaise, la Lyonnitude est connue des Lyonnais et d'eux seuls. Pour les autres, Lyon est tout au plus connue comme "froide et bourgeoise", et assimilée à un simple noeud autoroutier ceint de quelques immeubles. Aussi, il ne viendra à l'idée d'aucun Poitevin, Havrais, Alsacien ou Champenois de se construire une identité lyonnaise parallèlement au coup de foudre pour une équipe qui joue bien au ballon : à moins d'avoir habité Lyon un certain nombre de mois, il faudrait un bien drôle de hasard pour qu'il ait pu trouver de l'information relative à ce qu'est cette identité ! Le secret en est par trop bien gardé.

Je pense qu'on pourrait en dire autant des Vendéens supporters de Nantes, ou des nombreuses sections bordelaises du grand Sud-Ouest - la Sèvre Niortaise formant à peu près la frontière supportéristique entre Nantais et Bordelais. Ici, le club domine.

Si la Lyonnitude est cultivée par l'adhérent Hex@, c'est en tant qu'ancien Lyonnais.

Ensuite, qu'en est-il de la "légitimité", de la vision que le Lyonnais de Lyon a du Lyonnais d'ailleurs ? Là, en sept ans d'Hex@, je n'ai jamais rencontré d'hostilité motivée par le caractère "expatrié". Jamais on n'est venu nous dire "vous n'êtes pas des Lyonnais mais des Parisiens". Même constat du côté du club, à opposer avec les propos d'Anigo sur des supp de l'OM résidant à Rennes, qu'il avait violemment critiqués, on peut même dire insultés, leur ordonnant d'aller supporter le PSG. Ce peut être lié au fait que les fondateurs étaient à peu près tous des Lyonnais d'origine, mais concrètement, on ne nous a jamais posé cette question-là à Lyon. S'il a fallu conquérir une légitimité et mettre en avant nos actions pour nos couleurs, c'est en tant que nouveau groupe qui doit, très prosaïquement, obtenir qu'on lui concède une place, bien matérielle, sur une grille, pour y poser sa bâche. En tant que nouveaux venus, il fallait en quelque sorte faire nos preuves. Que nous ne fussions pas résidents du Grand Lyon n'a jamais été, à ma connaissance, un handicap de ce point de vue. Mais cette quête de légitimité est un incontournable si l'on veut construire un groupe qui met en place des actions, fait réserver des places à son nom, etc.

La formulation me paraît maladroite, car ça donne à penser que c’est en réponse au déracinement qu’on continue à soutenir le club des origines. Alors que, pour un supp, la question de continuer à soutenir la même équipe ne se pose même pas ; ça n’a notamment rien à voir avec le degré d’intégration dans le nouveau territoire de résidence.

Je pense néanmoins que le fait de s'investir en tant que supporter peut être, lui, une réponse au déracinement. Très prosaïquement cela permet de retrouver des gens avec qui tu partages quelque chose. Pour ma part, c'est après plusieurs années loin de Lyon, quand j'ai commencé à ressentir un certain mal du pays, que j'ai ressenti le besoin de commencer à renouer ce lien, cette occasion de rencontres, de revendication de ses origines. Jusque-là, l'OL n'était qu'un autocollant sur ma vitre arrière et des soirées TV ou radio dans un studio de Bourgogne ou de Vendée.

D'autre part, devenir supporter actif, c'est aussi, dans le cas de Lyon, contrebattre un peu les accusations d'opportunisme. Acheter un maillot et mettre au rétro un fanion de l'équipe qui gagne ne coûte pas grand-chose. Se taper des allers-retours de centaines de km pour 90 minutes d'un match par ailleurs télévisé, c'est poser un acte qui démontre plus, et qui éventuellement fait taire certains critiques.

Pour ce qui est d'avoir l'impression que "le monde est contre soi", c'est clair qu'on ne le ressent pas lorsqu'on revient s'immerger parmi les autres supp lyonnais. Mais on le vit au quotidien de la part des proches non lyonnais, collègues, etc et je pense que cela modèle fortement la façon dont on se vit supporter.

Supporter de l'Olympique Lyonnais de 1990 à son remplacement par la société de spectacles télévisés OL Group (2015).

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Un extrait du fichier pdf (fin de la page 46-début de la page 47 de la revue européenne de management du sport) m'amène au constat suivant : il existe 3 raisons d'être supporter, par ordre croissant d'"opportunisme" :

- le lien de la terre : on supporte le club de sa ville, de sa région ou de son pays. Qu'il s'agisse de la ville natale ou de celle de résidence. Ou, dans le cas des villes possédant plusieurs gros clubs, on supporte le club que supportait son père.

- on peut également supporter une équipe parce qu'on aime son jeu ou ses joueurs. Beaucoup de fans de foot aiment le Brésil parce que les Brésiliens offrent souvent le football le plus technique, le plus spectaculaire. Au niveau des clubs, certains peuvent aimer Nantes pour le jeu "à la nantaise", ou pour toute autre raison qui marque une identité que l'on aime bien dans un club. Personnellement, j'aime l'identité et les traditions de l'Athletic Bilbao. D'autres peuvent aimer tel ou tel club spécialiste en formation de joueurs par exemple. A l'inverse, on peut ne pas aimer un club en raison du jeu proposé (Inter Milan, voire sélection italienne).

- Enfin, il existe une catégorie de supporter 'girouette' : celle qui ne supporte un club que parce qu'il gagne.

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Je pense qu'on sera tous d'accord pour dire que le cas de l'OM et de Marseille est très particulier (Ian a bien parlé de l'équipe, et Exilé du statut à part de la ville). Je suis pas sur qu'il faut forcément en faire une critique négative de l'article, qui ne prétend pas avoir sélectionné un cas représentatif. Mais c'est vrai que, du coup, il faut être d'autant plus prudent à l'heure de généraliser.

Après, c'est intéressant de voir comment on a tous pu vivre notre expérience hexa de manières différentes: manière de se présenter dans un environnement nouveau pour Ian, possibilité de renouer un lien qui vient à manquer pour Exilé, etc. Mais c'est justement pour ça que la formulation de l'article est maladroite à mon sens, c'est qu'elle implique que continuer à supporter la même équipe se fait forcément en réaction à un sentiment de déracinement. Je ne dis pas que ça n'existe pas, c'est juste que c'est loin d'être systématique. J'ai beau aujourd'hui parlé avec enthousiasme de mes années parisiennes et d'une ville où à certains égards je me sentais plus à l'aise qu'à Lyon, je ne me sens pas un iota de plus supporter du PSG: c'est en ça que je dis que le supportariat à distance n'est pas fonction du sentiment d'intégration.

Enfin, sur le regard que portent les supps "lyonnais de Lyon" sur les hexas et les remarques d'Exilé à ce sujet, je me demande si on n'est pas là sur une des faiblesses de l'article: en effet, on croit à la lecture de celui-ci que c'est uniquement parce qu'ils sont "non-marseillais" que ces groupes de supporters doivent faire leurs preuves. Alors que c'est le cas pour tout nouveau groupe, qu'il soit basé ou non dans la ville du club, que ses membres soient "du cru" ou non.

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Pour ma part je n'ai jamais habité LYON. Mais depuis 1967 je supporte L'O L , mais pas seulement l'équipe fanion,c'est l'ensemble du club. Je suis originaire de ROMANS ( 100 KM de LYON ) C'est dire que j'ai connu toute les misères du club avant le premier titre de champion de france. Pour moi etre lyonnais c'est un fait , mais supporters de l'O L c'est autre chose. Et il faut les deux pour supporter un club. Je me sent trés bien au sein des hexagones car il n'y a aucunes différences et notre passion comune c'est : :P

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Je suis pas sur qu'il faut forcément en faire une critique négative de l'article, qui ne prétend pas avoir sélectionné un cas représentatif.

Concrètement, la seule chose que je lui reproche c'est de parler d'un "cas exemplaire" pour ce qui est en fait un cas particulier. Par la suite, l'article se cantonne à son objet d'étude et ne généralise pas. Je voulais simplement rappeler la prudence à Clawet car beaucoup de points soulevés par ce texte ne sont absolument pas transposables au cas des Lyonnais en raison de la place très à part de la ville de Marseille dans la "géographie ressentie".

Se revendiquer Marseillais, c'est souvent, d'ailleurs, se revendiquer d'une certaine "identité banlieue", les sogenannte quartiers nord constituant l'archétype de la banlieue chaude française.

En ce qui concerne les Lyonnais expatriés, supporter l'OL est une composante de la Lyonnitude, raison pour laquelle cela peut s'exacerber en contexte "hostile". Mais bien malin qui peut dire dans quelle mesure ceux qui sont devenus supp actifs dans le cadre des Hex@ ne l'auraient pas fait tout autant s'ils avaient été basés à Lyon. Les Hex@ sont de création récente; être supp actif à distance nécessite l'existence d'une organisation (pour réserver des places notamment); pour moi, et je ne pense pas être le seul, il a paru naturel de devenir supp "actif", tout simplement, quand s'est créée pour les Lyonnais cette organisation qui m'ouvrait des perspectives, des gens à retrouver, etc.

Supporter de l'Olympique Lyonnais de 1990 à son remplacement par la société de spectacles télévisés OL Group (2015).

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Je veux juste ajouter quelques petites choses:

Je vois que ce sujet de conversation suscite un vif intérêt et je m'en réjouis car je pense qu'il est important de connaître les travaux effectués sur le supporterisme.

Si je vous ai conseillé ce texte, c'est parce que l'auteur, Ludovic Lestrelin, est un des précurseur de tout ce qui a été fait sur le supporterisme à distance. Cet extrait n'est qu'une ébauche du travail qu'il a réalisé.

Je pense normal que vous, en tant que supporters, ayez des nuances à émettre, de là à critiquer son étude, je trouve ça dur. Même si il est vrai que le cas marseillais est remarquable à la fois par la popularité du club mais aussi par la forte culture que véhicule la ville et donc que les conclusions de M. Lestrelin peuvent être interprétées différemment selon le pouvoir d'attraction du club et de la ville qu'on prend en compte.

En revanche, je trouve la réaction d'Exilé17 très instructive sur le fait que pour être supporter à distance, il est nécessaire d'être organisé, et c'est souvent la raison d'adhésion à un groupe tel que les Hex@gones (je pense).

Personnellement, je veux justement étudier le modèle des Hex@gones afin de nuancer et discuter les travaux déjà effectués sur le supporterisme à distance en abordant peut être d'autres niveaux de recherche (que Ludovic Lestrelin m'a conseillé).

Je suis en tout cas très heureux de toutes ces réactions très instructives et je vous conseille donc de lire d'autres articles sur le sujet afin de faire partager vos réactions. M. Lestrelin à par exemple écrit d'autres textes sur le sujet en collaboration avec mon responsable de mémoire Jean Charles Basson.

Edited by clawet
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Je pense normal que vous, en tant que supporters, ayez des nuances à émettre, de là à critiquer son étude, je trouve ça dur. Même si il est vrai que le cas marseillais est remarquable à la fois par la popularité du club mais aussi par la forte culture que véhicule la ville et donc que les conclusions de M. Lestrelin peuvent être interprétées différemment selon le pouvoir d'attraction du club et de la ville qu'on prend en compte.

Je pense qu'il y a deux choses dans les critiques émises à l'encontre de ce texte.

Premièrement, chat échaudé craint l'eau froide, et en tant que supporters, nous avons assez largement l'habitude d'être incompris, et d'entendre pérorer à notre sujet des personnes qui en réalité n'y connaissent rien, et se dispensent très bien de connaître quoi que ce soit, car leur public se satisfera pleinement d'une simple brochette de clichés. Je me souviens d'un "ouvrage" qui annonçait froidement en guise de méthodologie avoir fait appel à un primatologue car, disaient-ils, on pouvait faire dès le départ le postulat qu'un supporter est plus un animal qu'un être humain.

Par principe, nous avons donc tendance à nous méfier et à vouloir constamment tout rectifier de peur d'être une fois de plus présentés d'une manière totalement déformée.

Secondement, les remarques qui ont été faites sont toutes relatives au même problème : l'enquête effectuée est peut-être pertinente pour les supporters à distance de l'OM, mais pas du tout pour les Lyonnais, en tout cas ceux qui sont organisés en groupe, assavoir les Hex@. Le véritable enjeu, en fait, est simplement de savoir dans quelle mesure le chercheur estime que ses découvertes chez les Marseillais de Rouen sont généralisables ou pas.

Là où on peut craindre que le bât blesse, c'est avec l'emploi du terme "exemplaire" dans le titre.

N'ayant pas lu toute la bibliographie de monsieur Lestrelin, je me borne à dire "prudence". Pratiquement aucun des mécanismes qui soutiennent la passion de ces fameux Marseillais de Rouen ne peut être transposé aux Hex@, qui obéissent à d'autres motifs et surtout, ne souffrent pas d'ostracisme de la part des Lyonnais de Lyon, ce qui me paraît être un point fondamental et modifier complètement les données du rapport que les supp-à-distance vont avoir à leur club.

En deux mots : prudence car Marseille est l'arbre qui cache la forêt.

Supporter de l'Olympique Lyonnais de 1990 à son remplacement par la société de spectacles télévisés OL Group (2015).

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Je suis, dans un sens, d'accord avec le fait que la généralisation d'un résultat doit être légitimée afin d'être transposable au plus grand nombre.

Mais je pense que tu détourne le sujet. Tu es plutôt en train de parler de la construction de l'identité d'un club et d'une ville, et de son appropriation par des supporters.

En revanche, le fait de supporter un club à distance n'est pas uniquement lié à cela (c'est pour cela que Ludovic Lestrelin en fait la nuance dès le début de son texte). Sinon il n'existerait des supporters à distance que de clubs ou de villes qui ont une forte identité, or ce n'est pas le cas.

D'accord l'identité d'un club et la culture de la ville vont ensuite influencer les comportements du supporters, mais son choix de supporter ce club se fait en amont.

Il existe plusieurs phénomènes qui expliquent généralement cette attachement à un club à distance, à savoir la migration, le succès, les médias...

C'est justement en voulant nuancer les thèses classiques sur le supporterisme qui tendent à dire que "l'identification est basée sur le territoire, la proximité et l'identité, insistant sur l'idée que les clubs de football représentent un style local et incarnent une collectivité, une communauté" (Bromberger, "le match de football"), que des travaux ont abouti aux conclusions que la culture et l'identité seules n'expliquaient pas l'attachement à distance.

Alors bien que le cas marseillais soit trompeur à cause de la forte identité et de la culture de la ville et son club, le processus d'attachement reste néanmoins, en partie, transposable à d'autres supporters à distance.

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Pas eu le temps de tout lire, je réagirai plus tard. Il ne faudra pas oublier dans ton étude clawet de considérer les Hexagones comme un groupe atypique. La population est plutot en moyenne plus agée quand dans les autres groupes (25-40ans en moyenne je dirai avec des gros écarts entre les membres) et dont la catégorie socio pro est plus élevée aussi que la moyenne. Ca change aussi la donne sur notre façon de voir les choses. On est pe dans l'ensemble fièrs de notre ville mais bien sur ouverts sur l'extérieur. Et contrairement à ce que j'ai pu lire sur le terme de "dévalorisation", j'ai été pour ma part très souvent bien accueilli par des gens à Paris qui étaient très fervents de connaitre tous les moindres détails de mes déplacements du we.

Edited by Goonny
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La population est plutot en moyenne plus agée quand dans les autres groupes

N'est-ce pas simplement lié au fait que pour supporter à distance, il faut une certaine autonomie, donc, avoir un peu plus de 16-18 ans ? (moyenne d'âge des groupes ultras paraît-il)

De ce point de vue, sommes-nous réellement atypiques par rapport aux autres groupes de supp à distance ? Dans mon souvenir, les Lensois Online n'étaient pas plus jeunes que nous.

Quant à la catégorie sociopro, il faudrait rapporter ça à tous les adhérents et non au seul noyau...

Supporter de l'Olympique Lyonnais de 1990 à son remplacement par la société de spectacles télévisés OL Group (2015).

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La population est plutot en moyenne plus agée quand dans les autres groupes (25-40ans en moyenne je dirai avec des gros écarts entre les membres) et dont la catégorie socio pro est plus élevée aussi que la moyenne. Ca change aussi la donne sur notre façon de voir les choses.

N'est-ce pas simplement lié au fait que pour supporter à distance, il faut une certaine autonomie, donc, avoir un peu plus de 16-18 ans ? (moyenne d'âge des groupes ultras paraît-il)

De ce point de vue, sommes-nous réellement atypiques par rapport aux autres groupes de supp à distance ? Dans mon souvenir, les Lensois Online n'étaient pas plus jeunes que nous.

Quant à la catégorie sociopro, il faudrait rapporter ça à tous les adhérents et non au seul noyau...

Tous ces renseignements sont très importants pour moi.

En effet Goonny, si je demande autant de renseignements sur les Hex@gones, c'est justement pour bien cerner les particularités du groupe et de tirer des conclusions en conséquence. La moyenne d'age et la catégorie socio-professionnelle sont évidemment des paramètres que je dois prendre en compte.

Sur ce point, la remarque d'Exilé17 est très pertinente, il faut en effet une certaine autonomie (moyens de transport, moyens financiers...) afin de pouvoir participer activement aux déplacements et donc d'être un supporter à distance actif. Ceci peut donc expliquer une moyenne d'âge plus élevée que dans les groupes de supporters classiques.

Je suis friand de toutes ces informations que vous pouvez me fournir sur les Hexagones.

Edited by clawet
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Tu pourrais peut-être cerner davantage un certain nombre de choses dans les articles du premier Hex@mag. Il y avait des commentaires d'adhérents expliquant comment ils étaient venus au groupe, des comptes-rendus d'activités, etc. Si cela t'intéresse, donne-moi une adresse mail par MP et je te ferai parvenir le PDF.

ça date de 2003 et un certain nombre d'activités n'existent hélas plus car les personnes qui les géraient ont changé de région ou bien ont pris du recul et n'ont pas toujours été remplacées. Mais ça reste représentatif de l'état d'esprit Hex@, au-delà des vicissitudes et des difficultés à renouveler le noyau de bénévoles, qui sont le lot de toute association.

Supporter de l'Olympique Lyonnais de 1990 à son remplacement par la société de spectacles télévisés OL Group (2015).

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