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Lestelechargements.com


La Mite en Pullover

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Histoire de rire....

Venant de la NewsLetterOnline

Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et le ministre de l'Economie Thierry Breton ont inauguré le 22 février dernier un site baptisé lestelechargements.com, un "blog" dont le but est de permettre une discussion entre les artistes et les internautes au sujet de la future loi DADVSI (droit d'auteur et droits voisins dans la société de l'information) dont la lecture reprendra à l'Assemblée Nationale le 7 mars et jusqu'au 9 mars pour l'examen de 190 amendements, avant le vote de la loi planifié le 14 mars. Le site a été créé par l'agence Publicis Net, pour la somme stupéfiante de 180.000 ? (!), dont le financement sera directement assuré par les contribuables, mis à part une "participation symbolique" de la Sacem et de la SACD, ce qui laisse des doutes une nouvelle fois sur le manque de pluralisme sur ce sujet.

Alors, à quoi ressemble le "blog le plus cher du monde" (dixit ses détracteurs) ? Tout d'abord, on peut admirer un clip fortement critiqué par les observateurs. Il identifie en effet les internautes à un nuage de sauterelles dévastant tout sur son passage. Une introduction du sujet on ne peut plus polémique... On y trouve également un rappel du projet de loi, en version audio, tellement raccourci que cela en devient ridicule. Quant aux interventions des personnalités, il faut bien avouer que l'équilibre n'est pas atteint. Parmi les quelques interventions d'artistes (semble t-il peu convaincus eux-mêmes de l'intérêt du site) qui sont favorables à la loi et hostiles à la licence globale, seul Guillaume Champeau (responsable de ratatium.com) milite dans le camp adverse, tandis que Michael Jones critique la politique tarifaire des maisons de disque. En outre, le pari est faussé d'avance, puisque le texte définitif du projet de loi a déjà été présenté devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale...

Concernant les débats et les interventions des internautes, le site respire la censure et la propagande en faveur du projet de loi. Les posts des internautes prennent une demi-heure à être validés - rendant tout débat impossible - ou sont tout simplement supprimés (quand ce n'est pas un topic entier qui disparait sans raison). Mieux : il est impossible de poster un commentaire en dehors de la plage horaire autorisée. Et quelle plage : de 9 heures à 1 heure du matin... Notez que pour les dernières interviews vidéos, les commentaires sont désormais fermés, ce qui a poussé les internautes à aller discuter ailleurs...

La perle de ce site n'en reste pas moins son moteur, qui n'est autre que le logiciel open source Dotclear, dont Publicis n'avait pas pris la peine d'en faire référence. Après un rappel à l'ordre des webmasters par l'auteur, la mention "propulsé par dotclear" est apparu sur toutes les pages du site. On notera que faire payer les contribuables 180.000 ? pour exploiter un simple logiciel open source est quelque peu abusif de la part de l'agence de communication... agence qui n'a en outre pas pris la peine de sécuriser le nom du site sur d'autres domaines. Et bien entendu, est arrivé ce qu'il devait arriver : des sites contestataires ont immédiatement fait leur apparition : lestelechargements.info (qui publie en particulier le rapport de la CNIL sur les tentatives de surveillance des internautes par les maisons de disque qui avait conduit au rejet de leur demande, un rapport qui n'avait jamais été publié et pour cause : il évoquait le problème de violation de brevets opposant les sociétés Advestigo et Co-peer-right agency, et soulignait que la demande des ayants droit était disproportionnée et pouvait conduire à une violation de la vie privée de 8 millions d'internautes); lestelechargements.fr (qui a dévoilé que l'agence Publicis Net postait directement des commentaires en faveur de la DADVSI, ce qui remet en cause l'impartialité du site); lestelechargements.org et lestelechargements.net (un même site, qui référence les sites proposant de la musique libre).

Enfin, on pourra noter que la soirée de lancement en grande pompe du site au Palais de Tokyo restera dans les annales : des militants d'EUCD.info inondaient les invités d'autocollants contestataires; les ordinateurs étaient en accès libre et non sécurisés, et ont rapidement vu apparaitre sur leur disque dur des logiciels alternatifs comme Firefox pour remplacer Internet Explorer, avant de voir surgir d'autres outils open source comme le logiciel P2P eMule... Le mur d'image présent à l'occasion a également été piraté (la console était en libre accès), puisqu'après l'affichage du site officiel, les sites alternatifs ont fait leur apparition (avec également les dernières publicités dénudées pour Firefox, ou des caricatures de Mahomet...).

Alors que la loi n'est pas encore votée, nous pouvons déjà en avoir un avant-goût en lisant l'arrêt de la Cour de cassation du 28 février, qui a cassé le jugement de la cour d'appel dans l'affaire "Mulholland Drive", opposant un consommateur et l'UFC-Que Choisir aux sociétés Alain Sarde, Studio Canal et Universal suite à l'impossibilité de copier un DVD sur une VHS à cause de la présence d'une technologie anti-copie (voir édition 270). Pour rappel, contrairement au jugement de première instance, la cour d'appel avait estimé qu'il était illégal de placer un tel dispositif sur un DVD, car incompatible avec la notion de copie privée. Or la Cour de cassation, qui a également fait appel au fameux "test en 3 étapes" de la Convention de Berne, qui permet "d'écarter une exception au droit d'auteur notamment lorsque son application porte atteinte à l'exploitation normale de l'?uvre ou cause un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur", en a conclu que la copie privée d'un DVD ne pouvait exister, car elle porterait "atteinte à l'exploitation normale de l'?uvre sur le marché". La cour d'appel n'aurait ainsi pas pris en compte "la sauvegarde des droits d'auteur et l'importance économique de l'exploitation de l'?uvre", et aurait pu entrainer par sa décision l'ouverture d'une "autoroute au piratage"...

Cette décision, qui fait désormais jurisprudence, est très lourde de conséquence, et confirme les dernières rumeurs sur le texte final de la loi DADVSI : le contournement des dispositifs anti-copie d'un DVD vidéo, même pour un usage privé, est désormais interdit. Mais dans le même temps, la redevance sur la copie privée appliquée aux DVD n'aura plus aucun sens... L'UFC-Que Choisir regrette cette décision de justice, mais souligne que la cour d'appel qui va retraiter le dossier peut ne pas suivre l'avis de la Cour de cassation

Free, what else ?

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