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Bastia - Lyon


HEX@GONES
  • Date & Heure : 29/01/2005 17:15 Score : Reporté Auteur(s) : Titouplin

Bastia, terre maudite… Il y a deux saisons, c’était le seul raté de l’année pour le groupe. Cette saison, il y aurait dû y avoir un représentant, j’ai bien sûr nommé Titouplin. Hélas, la neige en a décidé autrement, et comme la plupart, notre envoyé spécial a dû reprendre la route du retour avant que ne se dispute le match en retard ! Pour autant, son périple méritait un CR : le voici :

 

Quoi de mieux qu'un match en Corse en plein hiver pour sortir un peu de la grisaille ? Au moins là-bas on est sûrs d'avoir une météo clémente et quelques-uns de ces lumineux rayons de soleil hivernal qui n'atteignent que rarement Paris. Et puis Furiani, c'est quand même un haut lieu du foot, où tout supporter qui se respecte se doit d'avoir fait le pélerinage au moins une fois dans sa vie... Vu la place de relégable qu'occupe Bastia en L1 en cette période de l'année, il vaut peut-être mieux ne pas trop tarder pour y aller, même si les récentes signatures de Ziani, Cherrad et Karembeu semblent indiquer que les Corses ont bien l'intention de vendre chèrement leur peau.

 

Etant le seul hex@ disponible pour ce voyage, je trouve heureusement bonne compagnie en la personne de Méli, qui me propose de descendre avec elle en train jusqu'à Toulon afin de prendre le bateau en compagnie des nombreux Lugdus motivés pour ce dep pas comme les autres. Ils sont une trentaine à partir de Lyon le vendredi, ça promet une nuit agitée sur le bateau ! Le match est prévu samedi à 17h15.

 

Ce dep est pourtant placé sous le signe de l'incertitude, car de nombreux trains sont bloqués depuis plusieurs jours par une grève de la SNCF, tandis que d'autres mouvements sociaux menacent les ferries de la SNCM. Heureusement, on a prévu de voyager avec la compagnie rivale, Corsica Ferries. Tant pis si je n'ai jamais reçu confirmation de la réservation que j'ai faite la nuit précédente... Ce serait évidemment plus simple de descendre à Bastia en avion, mais pourquoi faire un dep en 2h quand on peut mettre cinq fois plus de temps en s'amusant pour cinq fois moins cher ? Je décide tout de même de prendre mes aises et prévoir un billet d'avion retour, pour le lundi soir seulement, histoire de rester 2 jours sur place après le match, profiter un peu de la ville et de mon séjour, le deuxième en terre corse après un autre mémorable dep, en octobre 2003 à Ajaccio.

 

C'est surtout après avoir retrouvé Méli à la gare que les choses commencent à se compliquer. Finie la grève à la SNCF, retour progressif à la normale, 90 % de trains rétablis en fin de journée... ouais mais pas de chance, notre TGV, lui, brille par son absence ! Le temps nous est compté pour rallier Toulon avant le départ du bateau, alors envisager de se rabattre sur le train suivant pour Marseille et espérer choper une correspondance à temps ressemble à une mission impossible. Nous sommes sur le point de renoncer la mort dans l'âme, et songer à nous faire rembourser les billets, lorsque le train pour Toulon est finalement affiché, plus d'une demi-heure après l'horaire de départ prévu ! Ouf, on se précipite, on s'installe... et on attend.  Trois quarts d'heure plus tard, nous en serons toujours au même point ! Quand le train finit par démarrer et quitter ce Paris froid et pluvieux, nos chances d'arriver à l'heure pour le bateau semblent d'ores et déjà très compromises, mais tant pis, on tente tout de même le coup. Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Après 3h de trajet vite passées à discuter, nous nous retrouvons bloqués en gare de Marseille ! Déjà 21h, le train est bondé de gens énervés qui s'impatientent de plus en plus... Le bateau, lui, devait quitter le port de Toulon à 21h30, mais un Lugdu déjà arrivé sur place nous laisse de l'espoir en nous apprenant que le bateau est annoncé avec une à deux heures de retard... C'est encore jouable !

 

Allez, on quitte enfin Marseille, nous voilà arrivés en gare de Toulon une heure plus tard. On renonce au taxi et on traverse la ville au pas de course jusqu'au port, reste à trouver le lieu d'embarquement des ferries. Quand nous y arrivons enfin, nous constatons avec soulagement que le bateau est toujours là ! Ma réservation par internet s'est volatilisée dans la nature, mais j'arrive tout de même à (r)acheter in extremis un billet au guichet avant le départ ! L'aventure peut enfin commencer...

 

Dans la file d'attente des véhicules, les J9 et voitures Lugdus sont en force, mais Bad Gones et Nucleo sont là aussi. Je retrouve l'inusable Toro, qui en est à son 6e ou 7e dep en Corse, et on me fait une place dans le J9 Nucleo en attendant l'heure d'embarquer, qui heureusement sonne bientôt. Il était temps d'arriver !

 

 Sans doute troublé par quelques remarques engageantes des passagères du J9, le beau gosse de contrôleur en oublie de remarquer la drôle d'odeur qui se dégage de l'arrière, et de vérifier le nombre de billets... Gasp, ce n'était pas la peine de galérer pour choper un billet, j'aurais pu monter à bord gratos ! Les Nucleo ont réservé une cabine pour deux... et la surveillance d'un steward nous fait rapidement comprendre que quand y en a pour deux, ça veut pas forcément dire qu'il y en a pour neuf !  Si Toro fera valoir son privilège d'ancien pour squatter une couchette pendant toute la nuit, les autres se retrouveront rapidement au bar. Pour ma part, j'y rejoins Méli et toute la troupe Lugdu, déjà bien déchaînée. Leur jus d'orange a un goût qui m'est immédiatement sympathique, la nuit s'annonce bien !

 

Je passe sur le détail des blagues à deux balles, chants et autres délires qui ont joyeusement rythmé la nuit à bord. Heureusement pour eux, les très rares passagers non-Lyonnais du bateau ont tous pris des couchettes et peu d'entre eux se hasarderont au bar cette nuit là ! Nous faisons tout de même connaissance avec un éducateur venu de Bruges, chargé d'encadrer de jeunes délinquants belges et de les raccrocher à quelque chose en leur faisant découvrir la Corse en hiver : ils ont quitté provisoirement leur centre de détention pour un mois de randonnée hors de la civilisation, un mois choc pour découvrir autre chose, et d'abord soi-même... Pour l'instant, les deux gamins de 15 ans qui discutent avec nous semblent surtout estomaqués de rencontrer un groupe de supporters sur un bateau. Difficile d'imaginer que ces jeunes là goûtent leur première nuit de (semi-)liberté depuis belle lurette et qu'ils ont été arrêtés pour braquages ou autres gestes du même accabit. On leur souhaite en tout cas un bon courage pour la suite, ainsi qu'à leurs accompagnateurs...

 

Au fur et à mesure que les heures passent, les cadavres de bouteilles et de Lugdus s'éparpillent un peu partout sur la moquette. Au hasard des couloirs du bateau, je discute encore avec quelques BG et Nucleo qui traînent, avant de m'accorder moi-même une petite sieste sur une banquette. Une heure plus tard, vers 7h15, la voix du commandant de bord se chargera de réveiller tout le monde en vue des préparatifs de débarquement. Les infos annoncent le décès du comédien Jacques Villeret. Bonjour tristesse.

 

Au lever du jour, pendant qu'une poignée de Lugdus se prépare une journée difficile en attaquant un petit dej à base de fermentation russe, les premiers rivages de la Corse se révèlent enfin à nous dans leur sublime Beauté...

 

Ah bon, c'est la Corse ce pays tout blanc là ??? Drôle de surprise, très loin de la carte postale attendue. Ok, le temps ne semblait pas au beau fixe hier soir, mais là il y a vraiment de quoi halluciner. En montant sur le pont contempler les toits enneigés de Bastia, on commence vraiment à se demander si le match pourra bien avoir lieu quelques heures plus tard. On se prend à espérer que nos amis de Canal+ feront le forcing pour maintenir la rencontre...

 

Débarquement. Je laisse les autres remonter dans leurs véhicules pour descendre à pied de mon côté, partir à la recherche d'un café et d'un hôtel. On est samedi, l'office de tourisme semble clos et le restera tout le week-end... Dans les rues, les trottoirs sont verglacés, les voitures recouvertes de neige, la Corse vit au ralenti. Je passe un coup de fil au RS Jacquot pour lui demander de me tenir au courant s'il apprenait que le match est annulé. Aucune annonce officielle pour l'instant, mais je ne me fais plus guère d'illusion. En attendant, j'ai trouvé une chambre d'hôtel et je résiste difficilement à l'appel d'une sieste un peu plus longue cette fois-ci !...

 

Je serai réveillé en fin de matinée par des messages de Goonny et de Jacquot, m'informant que le match est bel et bien reporté. Je garde tout de même l'espoir qu'il puisse se jouer dans 24h... Pour les Lugdus en revanche, qui ont prévu de reprendre un bateau à Ajaccio dès dimanche matin, c'est mort. Dégoûtée, Méli me prévient qu'ils reprennent même déjà la route pour essayer de récupérer un bateau l'après-midi même à Calvi. Les Nucleo, eux, repartent pour Ajaccio... Tant pis, ciao et bonne route ! De toute façon, pour se consoler, il faut bien se rendre à l'évidence que faire un long voyage pour trouver la neige à Bastia, c'est encore plus mythique que de se déplacer juste pour voir un match à Furiani !! J'apprendrai d'ailleurs le lendemain que ce Bastia-OL du 31 janvier 2005 est le premier match reporté pour cause de mauvais temps depuis le début de l'histoire du club bastiais 40 ans plus tôt... Au moins, on pourra dire qu'on y était !! 😉

 

Pendant que les Lugdus se frayeront un passage (et se feront quelques frayeurs !) sous une tempête de neige sur les routes apocalyptiques menant à Calvi à travers la montagne, je zone en ville durant le reste du samedi, faisant peu à peu connaissance avec les ruelles bastiaises. Mais Jacquot me redonne de mauvaises nouvelles : le match est finalement reporté... à mardi en fin d'après-midi ! J'ai beau chercher toutes sortes d'excuses bidon à sortir au boulot, je ne vois pas comment pouvoir prolonger mon séjour jusque là, surtout avec l'impossiblité de zapper une réunion importante prévue le mercredi matin. Or, il serait impossible d'avoir un avion pour Paris le mardi soir... Bref, voir ce match c'est mort pour moi aussi.

 

Il ne me reste plus qu'à profiter au maximum de ce week-end improbable en Corse. Le soleil, qui signe un retour éclatant dès le dimanche, me guidera ce jour là jusqu'à la petite gare de Furiani, au mileu de nulle part. Le stade est quand même là, désert, avec son monument commémoratif de la tragédie de 1992. J'aperçois la verte pelouse qui semble déjà redevenue parfaitement jouable, dommage... Le même soir, à Louis II, Monaco-PSG a lieu sans problème et les Monégasques se rapprochent un peu de l'OL au classement. Une journée encore plus ensoleillée et une belle ballade m'attendent le lundi, je me verrai même obligé de tomber le pull et de chercher un coin à l'ombre pour pic-niquer sans attraper de coups de soleil !... Je vous avais bien dis qu'il faisait beau à Bastia en hiver ! Mais c'est déjà l'heure de rentrer. Pour l'anecdote : sans moi mais devant quelques 5 ou 6 autres supporters lyonnais restés sur l'île ou revenus pour l'occasion, l'OL expédiera les affaires courantes le lendemain en se contenant d'un soporifique match nul... De quoi ôter mes derniers regrets !

 


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