«Lyon ? Olymmpique Liiiooon ? »
Mardi, jour du match, la tension devient palpable dans le bazar que nous arpentons depuis le début de matinée. Même si, la plupart du temps, lorsqu'on croise un supporter du Fenerbahçe, il a auprès de lui une connaissance fan du Galatasaray ou du Besiktas pour se joindre à nous. Lyon ? Olympique Lyon ? et un pouce levé pour nous encourrager à battre le rival. En milieu d'après-midi, nous apprenons que nous ne pourrons nous joindre aux bus VIP de l'OL et sommes donc résignés à aller au stade par nos propres moyens. L'ambiance ne semble pas franchement hostile dans la ville, mais nous ne tenons pas particulièrement à nous faire remarquer, d'autant plus que nous portons sur le dos le matos de nos groupes respectifs et nos appareils photos, et que la réputation du public stambouliote n'est plus à faire.
Nous partons à pied prendre le bateau pour traverser le Bosphore et rejoindre la partie asiatique de la ville où se trouve le stade Sükrü Saraçoglu. La discrétion n'est pas notre fort au milieu de ces flots de jaune et bleu. Après un débarquement rembarquement, nous sommes définitivement repérés, d’autant plus qu’on est les seuls à utiliser les toilettes sur le bateau. A peine débarqués, il faut trouver le stade, ce qui n'est pas très difficile étant donné le flux ininterrompu de supporters adverses. Nous arrivons devant le stade vers 19h15, il nous reste à trouver l'entrée VIP pour récupérer nos places. Les locaux n'ont que deux ou trois portes pour rentrer, ils arrivent donc très en avance et commencent à garnir le stade et à chanter tôt. On demande à des policiers qui ne parlent ni anglais ni français, et que très peu allemand, de nous indiquer le chemin, ce qu'ils feront au bout d un petit quart d'heure de concertation. Demi-tour, on a été trop loin. On se renseigne à nouveau vers l’entrée du parking, nouveau demi-tour, pour aller à l'opposé, où on nous dira à nouveau que c'est à l'opposé qu il faut aller. Nous profitons donc au maximum de l’ambiance et de la tension des abords du stade, en essayant de ne pas rester trop groupé ni de trop parler.
Nous finissons par trouver une petite entrée cadenassée où un portier nous laissera rentrer et attendre nos billets à l’abri sous un couloir qui mène au parcage. Enfin les bus officiels arrivent, accueillis par des sifflets.
Manque de chance pour nous, on n'est encore pas à la bonne porte, et il va nous falloir traverser la foule stambouliote, après avoir remis une veste sur mon T-Shirt OL et demandé à un mec de la Sécu de nous ouvrir le chemin. En fait, n’étant que six, Ils n’ont pas voulu nous laisser seuls dans le parcage et nous ont regroupés avec les VIP. L'OL nous offre la place, le ticket est quand même à 150 000 000 livres.
Nous retrouvons les autres supporter lyonnais, parmi eux deux Hexa de Lyon, BN et son frère. On s'installe dans un stade déjà bien rempli et très sonorisé. Deux petites déceptions car on ne pourra pas bâcher, et on doit partager notre morceau de tribune avec des autochtones.
L'ambiance est terrible, avec des "qui ne saute pas" repris par l’ensemble du public, des cris, des chants de toutes parts. Les regards haineux et les divers gestes qui nous sont adressés lors des buts sont impressionnants, les CRS locaux n'étant pas en assez grand nombre pour nous protéger s'il y avait vraiment des problèmes. Et notamment juste à côté de nous, 'Blondin', ado hystérique qui ne supporte pas de nous entendre chanter et encourager notre équipe; alors il passe son temps à piquer des crises (comme un môme de 5 ans), il se retourne vers nous et nous lance des mots incompréhensible mais virulents et nous fait des signes de la main tout de suite plus concrets ! Même son garde du corps dont l'arme (à feu) dépasse de son pantalon le retient régulièrement (ah ces enfants gâtés!).
Sportivement, l'OL surclasse ses adversaires, et le match tourne presque à la leçon de football. Notre ami Blondin ne supportera pas la défaite et sortira du stade une bonne demi heure avant tout le monde.
Mon appareil photo est rangé à la mi-temps, car même si on est entourés de CRS, l’ambiance est électrique et c’est impressionnant de voir tout un stade tourné vers soi à t’insulter, te faire des doigts, te menacer. Sur les deux derniers buts, la joie sera d’ailleurs plutôt intériorisée…
A la fin du match, on nous déconseille fortement de quitter le cortège lyonnais et on se retrouve donc dans un bus à destination de l'aéroport sous une escorte policière, avec un Demis Roussos version Grecque aux commentaires pendant le trajet. Les joueurs suivent et nous pouvons les leur parler et procéder à une séance photo rapide et fort sympathique à notre arrivée à l’aéroport.
Pour nous, il nous reste maintenant à retourner dans le centre, car même si nous sommes encore en vie, nous sommes désormais très loin de notre hôtel et de l’animation du centre ville. Après quelques hésitations, on demande aux chauffeurs du bus des joueurs s'ils peuvent nous ramener sur Istanbul. Ce qu’ils feront bien volontiers, ne rentrant sur Lyon que le lendemain. Les interprètes sont à l’avant, et nous, nous nous plaçons alors au fond du bus où l'on hésite pas à faire quelques tendus d'écharpes, hallucinant d’être à la place même où étaient les joueurs quelques minutes plus tôt.
Retour en arrière...
Dimanche après midi, Gilkman et moi-même avons rendez-vous à Roissy. Enfin, nous avions rendez-vous un peu plus tôt pour un match des féminines, mais un mal de crâne persistant m'a empêché de me lever et de l'y rejoindre. Quelques aspirines me permettent de ne pas arriver trop en retard à l'aéroport , où en plus de Gillou, 4 Nucléos attendent l'avion. Eux aussi ont opté pour la formule Avion + hôtel + petit déj et une visite. Formule très intéressante, avec un bémol cependant au niveau des horaires pour le petit déj. Nous ne quitterons plus Bart, Ouiz ,Toro et le Chef Chaudart !
Avec un léger retard, c'est au petit matin que nous arrivons sur Istanbul et la nuit s'annonce courte si nous voulons profiter de la visite guidée de la ville lundi matin, d’autant plus que dès l’arrivée, on s’est mis en tête de goûter l’anisette locale. Après une visite de Soleyman où Bart mesure l’honnêteté des locaux et un déjeuner au terminus de l'Orient Express -dans le restaurant le moins typique que nous ferons du séjour - , nous nous laisserons tenter par une croisière sur le Bosphore pour passer l'après midi. On apprend que le Galatasaray est une école Française, on se rend compte que la baignade est fortement déconseillée eu égard au fait que l'eau est infestée de méduses dont le diamètre dépasse aisément les 50 cm! Certains en profitent pour faire une sieste tandis que d'autres mitraillent la côte ensoleillée.
Le soir, on se dirige vers le quartier qui bouge à Istanbul et, comme le veut la tradition, on goûte aux spécialités locales. On va donc fumer le narguilé dans un "bar" dont le propriétaire est supporter du Fener, il nous fourni des embouts aux couleurs de son club (bleu et jaune), mais n'hésite pas à payer sa tournée de thé ! Pour le retour, on opte pour le taxi, celui-ci ne nous rejette même pas lorsqu'on lui dit qu'on est 6 ! Il a du mal à démarrer et cale même dans la descente d'une ruelle étroite ! Un retour sans souci malgré une petite frayeur lorsqu'il décide de doubler à l'approche du pont d'un ancien aqueduc...
On appréciera tellement qu'on retournera au même narguilé, en rentrant avec le même taxi.
- Le mardi , nous visitons le Bazar, ça marchande sévère pour obtenir une réduc' sur les vestes "Argentina" qui auront un grand succès le lendemain en ville ! Les célèbres "Lyon, olympique Lyon" fusent à chaque échoppe ! Une petite pause à la sortie du bazar nous fera découvrir qu'on se trouvait juste à côté d'une fac, re-sortie des appareils photos... avec zoom! En pleine période de ramadan, on arrive facilement à trouver des restos le midi et les paris vont bon train avec les restaurateurs ! Le soir pour aller au match, on traverse le marché aux épices alors que la nuit est tombée et on voit tous les marchands au fond de leurs boutiques qui dégustent leur repas tant attendu.
Après le retour du match, nous retournons dans le bar où nous avions fumé le narguilé, le patron nous reconnaît, nous félicite et ramène des embouts aux couleurs de l'OL, la grande classe et respect ! tant qu'on y est, on retente le retour avec le même taxi mais là, à 500 m de l'hôtel, on se fait arrêter par la police ! Le chauffeur dit tout de suite "touristi" mais l'agent fait le tour pour nous demander nos papiers et là, le chauffeur dit "franchaisse" et l'agent nous fait circuler sans même en faire descendre deux. Un supporter du Galatasaray ou le support de Chirac pour l'adhésion de la Turquie à l'Europe? on ne saura jamais !
De retour à l'hôtel on fait le plein de raki et d'efès pilsen car mine de rien il faut fêter cette victoire et surtout l’anniversaire de Gillou ! Une soirée mythique où les Hex@s ressortiront "plus grands buveurs"! haut la main, même.
Quelques anecdotes, Rayls qui va faire chier Ouiz et Bart pour taxer des clopes et qui fini par déterrer la plante décorative à côté de l'ascenseur pour se la jouer "un inconnu vous offre des fleurs" ! Notre porte reste souvent ouverte car beaucoup d'Ukrainiennes circulent dans l'hôtel ce qui nous fait dire qu'un petit dép' à Kiev serait sympa ! Par contre la chambre empeste un peu, entre la bâche pendue aux rideaux qui aurait méritée d’être aérée plus souvent et les odeurs de Raki qui restent…
Mercredi, le groupe est séparé pour cause de gros mal de tête pour certains! Rayls n’arrivera pas à se lever à 7h et 10h pour profiter deux fois du buffet du petit-déjeuner, et en tiendra d’ailleurs rigueur à Gillou pour ne l’avoir pas levé. Gillou, bien que matinal, retardera un peu le début de la journée culturelle en raison d’un petit problème de santé ! La micro-section Raki&Culture peut commencer ses visites de Topkapi, le complexe des Sultans, de la grande Sophie, de la Mosquée Bleue notamment. Tout le monde se regroupera le soir pour le resto et le narguilé désormais habituel.
Jeudi, c’est la dernière ballade. On peut à nouveau se rendre compte que la Turquie, au moins Istanbul, est très proche de l’Europe, et que ses habitantes sont très jolies. La principale mission du facteur de service est de trouver une poste, mission en suspens sans succès depuis plusieurs jours. On fini miraculeusement par "identifier" un bureau de poste, une guichetière en foulard qui ne parle que le turc nous accueille et si on a bien compris ne vend pas de timbre! On en trouvera chez des marchands de babioles qui les vendent presque au double de leur prix! En échange de ce service, Gillou laissera sa carte bleue comme souvenir à la Turquie, il faut dire que les distributeurs permettent de récupérer son fric avant la carte. « Vivement la finale qu’on pose une semaine... »
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