Fontenay-le-Comte - Lyon

Une bonne nuit plus tard me voici un peu plus en forme pour vous décrire en détail le piège poitevin où l'OL a failli choir piteusement.

Tout commence à 18h 30 lorsque je pose discrètement ma voiture immatriculée au pays des méchants ogres du jour dans une venelle obscure des environs de René-Gaillard. Il pleut, mais dans la région c'est un pléonasme. Me glissant sans trop me faire remarquer (tu parles, avec le logo OL sur le ventre et les deux écharpes, j'me fais huer par tout un car de morpions) jusqu'à la tribune visiteurs, je découvre un échafaudage furiani désert... 19h 30, sous un crachin intermittent qui commence à faire souffrir ma pauvre banderole (Ultras lyonnais Centre Atlantique) nous sommes une cinquantaine, deux ou trois vendéens égarés dans le bordel complet qu'est ce stade de la Venise Verte mais tout le reste (et ça fait chaud au coeur) des locaux qui soutiennent l'OL ! Hélas, pas vraiment des supporters chauds-bouillants... 19h 40, ENFIN, le déplacement officiel arrive, ténors du perroquet en tête ! là ça prend une autre tournure, bravo à eux qui se sont tapés non pas 60 km pour venir mais 600... nous voilà donc un bon nombre dans cette furianette dos au but de Greg au coup d'envoi.

Coup d'envoi qui a déjà le mérite de nous soulager d'une sono d'une stupidité affligeante mais surtout à détruire les tympans, à se demander si ce n'était pas destiné spécialement à emmerder la tribune visiteuse... Au bout d'un quart d'heure, bien malin qui pouvait dire qui était l'équipe de CFA et celle de C1. Par instants, l'OL pousse, obtient une bonne séquence et des occasions, mais rien de très tranchant, d'autant que le gardien vendéen semble dans un grand jour. La pelouse est trempée mais résiste bien, ce qui permet aux techniciens de s'exprimer et surprise, sur ce plan Fontenay fait plus que se défendre. Faute de Steed et Vikash, l'OL joue en un 4-3-3 sans milieu offensif, ce qui donne une sorte de n'importe quoi sauce anglaise. Bréchet est à l'agonie face à ses adversaires directs, tous les ballons passent par Foé qui s'ingénie à les ralentir ou à les gâcher. Les attaquants vendéens plongent dans le dos en un feu d'artifice de fausses pistes et de courses croisées et dans cette 1ere MT, un seul homme semble dans le match, c'est Grégory Coupet.

Que dire de la seconde, sinon qu'elle est du même tonneau ? Deci de là, dix minutes de terrible pression sur le but de Fontenay mais conclues par une belle parade, une vendange, et Fontenay repart sans se soucier le moins du monde de la différence de niveau. Bréchet toujours aussi absent, Jacquot sort... Linarès, Delmotte prend le côté de Bréchet qui revient dans l'axe, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? et nous voilà dans un original 5-2-3. Trois minutes plus tard, Foé conclut dignement sa prestation par une faute grossière où il ne faut pas, la défense à cinq se montre efficace, et un dénommé Lion perfore les filets de Greg à bout portant.

Jacquot Trouvetou expérimente alors un 5-1-4 en sortant Foé (pas trop tôt, plutôt trop tard) pour Govou et l'égalisation, assez inéluctable malgré le courage des locaux, et leurs tacles limite et même bien au-delà survient à la 80e (et non à la 85e messieurs de TF1). Ce fut pénible, fait de nombreux longs ballons inutiles, mais enfin une action construite amène une tête de Govou au fond des filets !

Prolongations, toujours sous ce maudit crachin. Après cinq minutes, tandis que la tribune est un peu distraite, je vois Delmotte s'avancer dans la surface, j'attends le centre, je vois une louche monter dans la bruine et ...choir lourdement dans le petit filet d'Hérard ! Tout le monde en reste baba mais ça fait 1-2 !

Bien vu Titouplin, je chante "Mais i sont où les Vendéens", l'OL gère mais à la 118e 1/2 commet l'irréparable, prendre une dernière fois leurs adversaires pour des gens bons et concède un but détourné stupide. On voudrait pouvoir pleurer, mon voisin mâche sa casquette, d'autant qu'on se retape cette putain de sono pendant que les tireurs se préparent. 
Vous connaissez la suite.

Un mot de l'ambiance. Stade comble, public local vraiment impressionnant aux moments chauds. Nous, on a pas mal chanté, entre deux mastiquages d'écharpe... Après match, atmosphère bon enfant et fair play, quelques-uns en me voyant félicitent l'OL (je le leur rends, Fontenay l'a bien mérité) et nous souhaitent bonne chance à Moscou.

Je tiens donc :

• à féliciter encore tous ceux qui sont venus de Lyon, les joueurs qui sont venus nous saluer et Delmotte qui a lancé son maillot, l'équipe de Fontenay.
• A ne pas féliciter du tout : les organisateurs, sono insupportable, bordel dans l'accès aux tribunes, speaker bête à pleurer; l'arbitrage ouvertement pro-Petit Poucet; les caméras qui ne nous ont pas filmés et/ou Téléfoot où on n'a pas vu l'ombre d'un supp lyonnais (ah si, j'ai entrevu la bâche Nucléo). En parlant de bâche, vous ne verrez plus ma banderole car la gouache (j'avais que ça) et deux heures de pluie n'ont pas fait bon ménage.

Si je devais donner quelques notes, je dirais : Coupet 14, Bréchet 8, Caçapa 13, Muller 12, Deflandre 12, Foé 6, Delmotte 13, Laigle 10, Anderson et Marlet 10, Loko 13, Govou 14, Santini 10 (nul, mais il n'avait pas trop le choix non plus), arbitre 10, Fontenay 16 avec Hérard : 17. Et un 8/20 au staff qui n'a manifestement pas supervisé l'adversaire.